Le laboratoire AbbVie au service du transgenrisme

Si vous avez entendu parler du Lupron, vous savez peut-être qu’il s’agit d’un bloqueur de puberté utilisé sur les enfants diagnostiqués transgenres. En revanche, vous ne savez peut-être pas que cette substance est aussi utilisée pour castrer les délinquants sexuels et traiter le cancer de la prostate. Non approuvé à cet usage par l’agence fédérale américaine de régulation des médicaments, le Lupron est pourtant prescrit par de nombreux médecins aux mineurs, en dépit des graves dommages qu’il peut aussi causer à l’organisme. Le laboratoire pharmaceutique AbbVie, premier vendeur du Lupron dans le monde, en fait activement la promotion en finançant et en s’associant avec des organisations LGBT. Focus sur ce big pharma qui encourage la fabrique de l’enfant transgenre afin de se faire toujours plus d’argent.



Le 13 décembre 2021, le procureur général du Texas, Ken Paxton, a annoncé ouvrir une enquête sur l’entreprise de biotechnologie AbbVie, premier vendeur du Lupron, le bloqueur de puberté le plus utilisé aux États-Unis. Depuis quelques années, ce produit fait l’objet d’une attention accrue en raison de la publication d’études qui tendent à démontrer sa dangerosité, alors qu’il est systématiquement utilisé pour bloquer la puberté chez les enfants diagnostiqués comme transgenres. Le Lupron a été interdit au Royaume-Uni en 2024, comme tous les autres bloqueurs de puberté, suite à la publication d’un rapport ayant conclu à des pratiques de soin inadaptées pour les mineurs. Ce médicament, utilisé pour traiter le cancer de la prostate aussi bien que l’endométriose et la puberté précoce, peut causer des dommages considérables sur l’organisme, dont une perte de la densité osseuse, une hypertension intracrânienne, la baisse du quotient intellectuel, et de multiples atteintes aux organes. De manière notoire, ce produit est aussi utilisé pour castrer chimiquement les agresseurs sexuels.

Dans un communiqué de presse, l’État du Texas soupçonne AbbVie, ainsi que l’entreprise Endo Pharmaceuticals, qui commercialise des produits similaires, de promouvoir des bloqueurs de puberté à destination des mineurs en transition sans avoir informé le public de ses dangers potentiels, et alors qu’ils ne sont pas autorisés pour cet usage. En effet, dans le cas d’AbbVie, l’usage du Lupron chez les « enfants transgenres » n’a jamais été approuvé par la FDA (Food and Drug Administration), l’agence gouvernementale chargée d’approuver ou d’interdire la commercialisation des médicaments aux États-Unis. Issue d’Abbott Laboratories, la société cotée en bourse AbbVie vend le Lupron depuis 1985, date de son approbation par la FDA pour le traitement du cancer de la prostate. Il est ensuite autorisé pour le traitement de la puberté précoce chez les jeunes enfants à  partir de 1989. En ce qui concerne les mineurs en transition de genre, il est prescrit au bon vouloir des médecins, ce qui n’est pas illégal mais génère naturellement des critiques.

En effet, l’explosion des transitions médicales, qui comprennent aussi bien les bloqueurs de puberté et les traitements hormonaux que les actes chirurgicaux de réassignation sexuelle, représente aujourd’hui un marché qui générerait des milliards. En l’absence de données publiques, il est difficile d’estimer à quel point l’usage précis du Lupron comme bloqueur de puberté chez les enfants diagnostiqués transgenres génère des revenus à AbbVie, mais de nombreux éléments semblent indiquer qu’elle cherche à tirer profit de ce marché.



« Enfants transgenres » : une opportunité financière pour AbbVie

En 2018, Lisa Littmann, médecin et chercheuse spécialisée sur la dysphorie de genre, publie une étude très remarquée révélant le mécanisme de la contagion sociale à l'œuvre chez les adolescents se revendiquant transgenres dans les années 2010, en particulier les filles. Cette année-là, AbbVie réalise un chiffre d’affaires de 726 millions de dollars sur la seule vente du Lupron aux États-Unis, et 892 millions à l’échelle internationale. En dehors des médicaments phares de l’entreprise, qui génèrent des milliards et comprennent des médicaments utilisés pour traiter des pathologies courantes (maladies du pancréas, auto-immunes, cancers), ce médicament fait partie de ceux qui génèrent le plus de revenus en millions. Le seul médicament le plus vendu avant le Lupron est le Créon, utilisé dans le traitement des maladies pancréatiques.

Dès 2020, la concurrence accrue des autres laboratoires se fait sentir, d’autant plus que, entre fin 2019 et début 2021, AbbVie a dû faire face à d’importantes ruptures de stock qui ont naturellement boosté les ventes de ses concurrents, incitant l’entreprise à attaquer son fournisseur en justice en 2020. Cette année-là, les revenus du Lupron sur le marché américain passent à 600 millions de dollars. Il y a de quoi se demander combien de bénéfices l’entreprise aurait pu faire sans ce dysfonctionnement, précisément à une période où le nombre d’enfants qui se disent transgenres est en augmentation... Depuis, AbbVie continue d’enregistrer des pertes globales. L’entreprise voit-elle alors dans le marché de la transition une possibilité de rebond ? Son soutien à des associations et ses paiements à des personnalités promouvant la transition des mineurs semble bien indiquer que oui.

Ainsi, selon l’organisme à but non lucratif ProPublica, qui conduit des investigations journalistiques de manière indépendante qu’il transmet ensuite à des médias de masse, le docteur Stephen Rosenthal, cofondateur et directeur médical du Centre de Genre de l’hôpital pour enfants de l’Université de Californie, a reçu des milliers de dollars de la part d’Abbvie (mais aussi Endo Pharmaceuticals) en tant que consultant, des paiements directement liés au Lupron, chaque année depuis 2014 jusqu’à au moins 2018. Membre permanent de la Société d’endocrinologie pédiatrique (Pediatric Endocrine Society, ou PES), issue de la réputée Société d’endocrinologie créée en 1916, il en a été le directeur entre 2017 et 2018. La PES ne fait pas mystère de son usage du Lupron dans son traitement des enfants en transition de genre. Selon les rapports listant ses dons annuels, AbbVie a donné à l’association 53,750 dollars en 2017, puis 33,500 en 2019, et deux fois 20,000 en 2020 et 2021. En 2022, elle lui a accordé seulement 3,000 dollars mais s’est ensuite rattrapée en 2023 avec deux dons de 15,000 dollars. Soit un total de 160,250 dollars. Les données pour l’année 2024 n’ont à ce jour pas été publiées.



Stephen Rosenthal promeut activement la transition des mineurs depuis plus de dix ans, y compris la transition « sociale » des enfants prépubères. Dans une interview au média Politico en 2022, il confiait que si les recommandations médicales préconisent de ne placer les enfants sous traitement hormonal qu’à partir de 16 ans, il lui arrive de l’autoriser dès 14 ans dans sa propre clinique. Sous sa direction, la PES a implémenté en septembre 2017 les règles d’une approche affirmative, tel qu’il s’en vantait dans un entretien au média Healio : « Dans le cas [des enfants prépubères], la famille va rencontrer nos psychologues, qui croient à l’approche affirmative. Nous nous basons sur des études qui indiquent que les enfants qui font l’expérience de retours très négatifs à l’égard de la personne qu’ils sont en termes d’identité de genre finissent souvent avec des problèmes de santé mentale. Dans le pire des cas, ils pourraient tomber dans une grave dépression et même envisager le suicide. » En fin d’article, la rédaction confirme, à titre de transparence, que Rosenthal « a travaillé comme consultant pour AbbVie Pharmaceuticals ».

Stephen Rosenthal défend ainsi l’usage des bloqueurs de puberté sur les enfants afin « de les empêcher de passer par les changements physiques irréversibles de la mauvaise puberté », accréditant l’idée que des enfants puissent naître dans le mauvais corps. Comme tant d’autres médecins, il a aussi affirmé que les effets de ces produits sont réversibles et sans réel danger. Son travail de consultant auprès d’AbbVie est ainsi loin d’être anodin, la date de leurs premiers contacts démontrant une anticipation proactive de l’entreprise concernant l’usage potentiel de son bloqueur de puberté dans le business de la transition des enfants. Conscient des barrières posées par l’approbation de la FDA pour les entreprises telles que AbbVie ou Endo Pharmaceuticals, Rosenthal les a publiquement déplorées : « Ce qui pose un grand problème aujourd’hui, c’est que les options disponibles sur le marché pour bloquer la puberté dans les cas de transgenrisme n’ont pas été approuvées par la FDA. Aucune entreprise pharmaceutique n’a pris les mesures nécessaires pour changer leur étiquetage afin d’inclure cet usage. »

Il est de notoriété publique qu’AbbVie, comme beaucoup d’entreprises souhaitant maximiser leurs profits, a eu recours à des consultants de l’entreprise McKinsey, dont les liens avec Emmanuel Macron ont fait l’objet de plusieurs investigations. Le cabinet de conseils, qui fait l’objet d’une enquête pour prise illégale d’intérêts alors qu’elle conseillait Purdue Pharmaceuticals sur la façon dont elle pouvait faire pression sur la FDA tout en travaillant dans le même temps pour l’agence fédérale, a aussi travaillé pour AbbVie. McKinsey l’a conseillée sur la façon dont elle pouvait mettre des bâtons dans les roues de ses concurrents pour maximiser la vente de son médicament phare, le Humira, qui lui rapporte en moyenne 20 milliards par an. Il n’est alors pas insensé de se demander si McKinsey a pu conseiller AbbVie sur la façon de promouvoir les bloqueurs de puberté, notamment en soutenant des organisations qui font pression sur le gouvernement pour normaliser cet usage.



Dons à des associations LGBT et marketing engagé

En plus de soutenir financièrement des organisations de santé qui font la promotion des bloqueurs de puberté et des traitements hormonaux sur les mineurs, AbbVie promeut aussi le transgenrisme au moyen de dons à des associations et par un marketing engagé qui met en avant ses politiques internes. Sur son site internet, elle professe ainsi soutenir des associations LGBT à travers sa fondation de charité, sans détailler lesquelles. Elle fait partie des entreprises partenaires du Trevor Project, un organisme de prévention des suicides chez les personnes LGBT et qui soutient sans réserve la transition des mineurs au prétexte d’éviter les passages à l’acte. La fondation lui a fait un don de 50,000 dollars en 2019, information qui ne figure pas dans son rapport de dons annuel mais a pu être trouvée dans une déclaration d’impôts. Dans son rapport détaillant ses actions en matière de critères ESG pour l’année 2020, soit un an plus tard, le réseau d’employés LGBT de l’entreprise, AbbVie Pride, annonce avoir choisi deux associations pour leur faire don de 50,000 dollars chacune, le Trevor Project et Heartland Alliance, qui oeuvre contre la pauvreté et pour les immigrés, en dédiant une partie de son programme aux personnes LGBT. Il s’agit donc vraisemblablement d’un autre don au Trevor Project.

Jusqu’au début de l’année 2022, AbbVie était aussi listée comme sponsor par le GenderCool Project, une organisation qui promeut la transition des enfants en exploitant spécifiquement les parcours d’enfants qui s’identifient comme transgenres. L’association donne des conférences, publie des livres promouvant le transgenrisme et la non-binarité, et agit comme consultante dans la publicité ainsi qu’auprès des médias et des entreprises du divertissement. La liste de ses entreprises partenaires a été supprimée de son site internet courant 2022. Cette année-là, le groupe d’entreprises financières State Farm a décidé de mettre fin à son partenariat avec l’association après avoir reçu des critiques, citant les activités de propagande du GenderCool Project, qui prévoyait alors de distribuer dans les écoles des livres portant sur le transgenrisme et la non-binarité pour les enfants à partir de 5 ans. En revanche, AbbVie a publiquement réaffirmé son partenariat avec cette association, qu’elle soutient depuis au moins 2019, sur ses pages Facebook, Linkedin et X, à l’occasion de la « Trans Awareness Week », une semaine dédiée à la promotion de l’idéologie transgenre. Dans la publication figure une photo d’un de leurs locaux devant lesquels le drapeau transgenre a été hissé.

Concernant ses activités internes, AbbVie a mis en place une politique DEI. Sur sa page « AbbVie Pride », elle estime ainsi que « les employés avec des profils et des expériences variées et des dirigeants inclusifs sont essentiels pour produire de meilleurs chiffres d’affaires ». Elle fait partie des entreprises notées par l’index d’égalité des entreprises de la Human Rights Campaign depuis plusieurs années. À cet égard, il faut faire remarquer que la page de notation d’AbbVie confirme que l’entreprise couvre tous les actes médicaux à destination des personnes transgenres, ce qui inclut logiquement le remboursement des bloqueurs de puberté. L’entreprise travaille aussi en partenariat avec l’association Out & Equal, qui milite pour l’égalité des personnes LGBT sur leur lieu de travail. Comme en témoigne une publication Linkedin, les employés participent aux célébrations de leur ville lors de chaque Marche des Fiertés. Des t-shirts avec la phrase « Love is Love » aux couleurs de l’arc-en-ciel ont été spécialement confectionnés et sont disponibles dans la boutique de l’entreprise. Sur les photos, des employés agitent des drapeaux LGBT et, comme pour la « Trans Awareness Week », des drapeaux géants sont érigés tous les ans devant les locaux.



Quand les actionnaires réclament des comptes

Selon un document public du site de la SEC, l’organisme fédéral américain de réglementation et de contrôle des marchés, AbbVie est en plein bras de fer avec un de ses actionnaires. Dans une requête datée du 11 novembre 2024, celui-ci exige qu’à l’occasion de la réunion des actionnaires le 9 mai 2025 soit votée la décision de conduire une évaluation des risques réputationnels qui pèsent sur l’entreprise en raison des accusations dont elle fait l’objet : « Les actions d’AbbVie en lien avec les bloqueurs de puberté ne sont pas cohérentes avec ses obligations. Les bloqueurs de puberté ne sont pas approuvés par la FDA pour traiter la dysphorie de genre. Malgré ça, l’Entreprise a fait l’objet de critiques pour sa promotion supposée des bloqueurs de puberté pour traiter la dysphorie de genre. Selon une lettre de plusieurs professionnels et associations de santé adressée à la FDA en 2023, ‘quand ils sont prescrits à des enfants, les bloqueurs de puberté peuvent poser des risques qui n’ont pas été suffisamment étudiés… parce que les bloqueurs de puberté ne sont pas approuvés par la FDA pour les enfants souffrant de dysphorie de genre, il n’y a aucune preuve des bénéfices de ces médicaments qui puisse justifier cette prise de risques’. Ces risques sont d’autant plus importants compte tenu des partenariats de l’Entreprise. Étant donné le score parfait accordé à AbbVie par l’index d’égalité des entreprises de la HRC, un index qui requiert notamment de fournir des bloqueurs de puberté aux jeunes personnes comme un prérequis à un score parfait, les actions d’AbbVie concernant la publicité et la promotion des bloqueurs de puberté est extrêmement préoccupante ; tout indique que ces actions reflètent plus largement le positionnement social de l’Entreprise. Le monde sur-politisé de l'entrepreneuriat moderne, en particulier dans le secteur de la santé, est un monde dans lequel les entreprises doivent assumer la responsabilité face à leurs actionnaires de ne pas laisser les exigences militantes diriger leur politique entrepreneuriale, en particulier quand cette politique doit se conformer à la réglementation fédérale. AbbVie devrait éviter les controverses politiques inutiles et soutenir les libertés fondamentales qui sont d’une grande importance à la société et profitent à chaque Américain. Une des manières de le faire est d’être transparent concernant sa promotion des bloqueurs de puberté, car c’est un problème qui non seulement touche les familles qui utilisent les produits d’AbbVie, mais qui fait aussi courir des risques légaux et réputationnels à l’Entreprise. Les actionnaires demandent au Conseil d’administration d’AbbVie Inc. de réaliser une évaluation et d’en tirer un rapport dans l’année à venir, à un coût raisonnable et sans y inclure d’informations confidentielles, afin de définir à quel point la publicité et la promotion par l’Entreprise des bloqueurs de puberté fait courir des risques légaux et réputationnels à AbbVie, ceci en lien avec la distribution de bloqueurs de puberté dont l’usage n’a pas été approuvé par la FDA. »

Jusqu’à maintenant, AbbVie a férocement nié tout ce dont elle est accusée et a tenté de rejeter la demande de l’actionnaire dans un long courrier très argumenté daté du 19 décembre 2024, qui fait appel à plusieurs textes de réglementation ainsi qu’à des affaires judiciaires passées, ce qui suggère une certaine fébrilité. De manière fortement intéressante, elle lui répond en focalisant son argumentaire sur le Lupron, qui ne lui rapporterait « qu’un petit pourcentage », bien que la substance n’ait jamais été spécifiquement mentionnée dans la requête. Chose que lui fait remarquer l’actionnaire dans une nouvelle réponse le 22 janvier 2025. Il dénonce sèchement la mauvaise foi de l’entreprise, qui « ignore l’ampleur du débat public autour des bloqueurs de puberté », alors que plusieurs États ont interdit la pratique, elle-même abondamment discutée lors des élections présidentielles, et lui fait remarquer que les accusations dont l’entreprise fait l’objet ont été suffisamment importantes pour déclencher une enquête par l’État du Texas, qui a par ailleurs lui-même interdit toutes les pratiques de réassignation sexuelle sur les mineurs.

Dans des termes très clairs, l’actionnaire réitère à AbbVie que la vente de son produit à des fins d’utilisation non approuvées par la FDA lui rapporte de l’argent, que le marché des bloqueurs de puberté est en pleine expansion et que, par conséquent, son partenariat avec la HRC, « qui est un des principaux promoteurs des bloqueurs de puberté pour les mineurs », ne peut que lui faire courir des risques réputationnels. L’actionnaire cite comme précédent l’affaire de Purdue Pharma, qui a fait l’objet d’une enquête sénatoriale pour avoir promu des usages non-autorisés des opiacés tout en assurant publiquement le contraire. Ce scandale sanitaire a vu l’entreprise et la famille qui la détient condamnées à verser des indemnités à quinze États au mois de janvier 2025. Rappelons à cette occasion que l’entreprise Endo Pharmaceuticals a été poursuivie pour la même raison.

Dans sa réponse du 28 janvier, AbbVie réfute toute relation de partenariat avec la HRC. Elle ne reconnaît que des « échanges » annuels à travers une plateforme numérique afin de rédiger le rapport de l’organisme sur leur politique DEI. L’actionnaire, qui lui répond dès le lendemain, s’était visiblement gardé quelques billes puisqu’il réplique avec la citation d’une interview donnée par Lori Lever, la directrice du réseau des employés LGBT d’AbbVie en 2020 : « Actuellement, nous sponsorisons ou avons des relations avec Equality Illinois, Glenview Youth Services, PFLAG et la Human Rights Campaign. Et bien sûr, nous sommes toujours à la recherche de nouvelles relations à cultiver. » La page internet où figurait l’interview n’est aujourd’hui plus disponible. Pour enfoncer le clou, l’actionnaire cite ensuite les annonces publiques d’AbbVie sur son entrée dans une coalition d’entreprises rassemblées autour de la HRC visant à promouvoir l’avènement d’une loi globale de droits spécifiques aux personnes LGBT. La page internet citée par l’actionnaire a aussi disparu mais reste accessible dans des archives. De plus, l’annonce originale faite sur Linkedin est toujours disponible. Vient le coup de grâce avec la mention de deux déclarations d’impôts de l’entreprise recensées par ProPublica : AbbVie a fait au moins deux dons à la HRC pour un total de 11,000 dollars en 2018 et 2019.



L’actionnaire en conclut ainsi que « AbbVie peut être en désaccord avec le cadre légal ou les inquiétudes que suscitent les bloqueurs de puberté. Mais elle ne peut pas ignorer l’existence de préoccupations sociales et éthiques générées par la distribution de bloqueurs de puberté, ou nier que ces inquiétudes s’étendent au commerce d’AbbVie, qui procure un médicament souvent utilisé d’une façon non approuvée comme bloqueur de puberté ». Malgré tous ces arguments, AbbVie semble avoir obtenu gain de cause : la proposition n’a pas été retenue pour être discutée lors de la réunion du Conseil d’administration le 9 mai 2025. Il n’empêche que les pratiques de l’entreprise suscitent de toute évidence de nombreuses suspicions au regard des éléments rassemblés contre elle. L’enquête de l’État du Texas se poursuit et malgré sa position défensive, AbbVie semble a minima consciente qu’elle peut ne pas en sortir indemne.



Proposition de loi sur les bloqueurs de puberté en France

Introduite par la sénatrice LR Jacqueline Eustache-Brinio, une proposition de loi visant à encadrer les pratiques médicales sur la transition des mineurs est aujourd’hui au point mort. Adopté en première lecture par le Sénat le 28 mai 2024 avec 180 voix contre 136, le texte a sans surprise fait l’objet d’une opposition de la gauche et des associations LGBT, dont Trans Santé France et OUTrans, qui prônent une approche affirmative de la transition des mineurs. À noter que, lors d’un congrès en 2023, l’association Trans Santé France a organisé une conférence sur la pratique extrême de la « nullification », soit l’ablation totale des organes génitaux afin de présenter un corps qui se veut sexuellement neutre.


Le gouvernement a aussi exprimé son opposition par la voix d’Aurore Bergé qui a déclaré qu’il s’opposerait « avec force » au  texte. Dans une inversion des valeurs stupéfiante, le défenseur des droits Claire Hédon avait estimé que la proposition de loi pouvait « porter atteinte aux droits et à l’intérêt supérieur » des enfants, craignant des « risques d’atteinte majeure à leur santé ». Après son examen au Sénat, le texte a été vidé de sa substance puisque la nouvelle proposition autorise les bloqueurs de puberté sous certaines conditions, dont un suivi médical d’au moins deux ans avant toute prescription. La dissolution de l’Assemblée nationale en juin 2024 a empêché la poursuite des débats et elle est depuis tombée dans l’oubli. Les préconisations d’une approche affirmative de la Haute Autorité de Santé révélées en décembre 2024 pourraient influencer l’avenir de la loi dans une bien mauvaise direction, bien que les professionnels de santé soient de plus en plus nombreux à s’y opposer.

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